C’est aussi le marronnier des interventions médiatiques, de diverses figures officielles, pour faire des mises au point et donner des avis sur les choses qui changent et celles qui stagnent, des explications à proposer, des éclairages à permettre, bref, tout ce qui fait le quotidien d’un animal parlant doté d’artefacts techniques lui permettant de transmettre cette parole.
Chose étrange, depuis que je suis moi-même assermentée à transmettre officiellement la bonne parole de la pensée qui est la mienne (via un ouvrage qui sortira à la rentrée ndlr), je m’imagine régulièrement être en position de répondre en vrai à des individus qui, préalablement, n’étaient que l’objets d’éructations privées à destination d’outils bien incapables de débattre à leur place – revues, livres, radios, télévisions, etc.
Alors je teste, un peu malgré moi, toujours, les effets d’une telle pensée sur les cerveaux de mes contemporains. Une tendance commence à se distinguer : celle du déterminisme.
Si je dis que mon projet est de distinguer une lacune dans le féminisme, à savoir l’univoque concentration sur les versants sociaux de l’inégalité homme/femme sans en interroger les fondations biologiques et évolutives, un tel propos appelle irrémédiablement (en moyenne disons) le brandissement du drapeau « halte au déterminisme biologique ! ».
Si l’idée sous-jacente à un tel drapeau est que j’aurais l’intention de fixer les hommes et les femmes dans leur rôles, pour les premiers de singes agressifs, et pour les secondes d’utérus à pattes, ce serait bien mal me comprendre.
Je pense toujours qu’il n’y a pas de plus enivrante liberté que celle qui vise à connaître ses déterminations, et qu’une des plus excitantes leçons de la théorie de l’évolution est celle qui nous permet d’infléchir cette évolution, quelques soient les sens qui nous paraissent désirables.
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