Oui, ça pourrait être drôle si ce n'était pas tragique : le Conseil Consultatif National d'Ethique, le synode chargé dans notre belle contrée d'éclairer les progrès de la science, soulever des enjeux de société nouveaux et poser un regard éthique sur ces évolutions a rendu, comme la chose est extraordinaire, un avis négatif avalisé par 37 de ses 39 membres.
Pourquoi ? Les réponses sont là et là.
Florilège :
La première ambiguïté tient au fait que le « contrat » n'est pas très clair : s'agit-il d'une exposition artistique ? Scientifique ? Pédagogique ? Spectaculaire et visant au sensationnel ? Un peu comme dans les documentaires publicitaires, il y a mélange de plusieurs fonctions qu'il faudrait au minimum expliciter
Quand on est expert, on aime bien que les choses soient claires, surtout pour le public, qui est toujours un tout petit peu con. Alors le rouge à gauche, le vert à droite, le bleu au milieu et si l'orange dépasse, gare à ses fesses (surtout sans notice préalablement explicative de l'explication).
S'il s'agit d'une éducation anatomique du public, on sait qu'un dessin est toujours plus explicite qu'une photo, et il est probable que des figures de plastique illustreraient mieux ce qu'on souhaite enseigner.
Un dessin en apprend plus que de vrais corps. On dit lol ?
On est dans une approche qui n'est pas sans rappeler le traitement des cadavres dans les camps d'extermination lors de la seconde guerre. Il nous semblerait important de rappeler que chacun de ces corps a été une vie singulière, qu'il faudrait pouvoir sinon raconter sinon nommer
Godwin +1
Toute représentation du corps véhicule une anthropologie implicite, et nous fait voir le cœur d'une culture
Tout avis du CCNE véhicule une idéologie implicite et nous fait voir le cœur de ses intentions maximalistes à tendance judéo-chrétienne
La prise de parti de cette exposition interroge donc, et peut heurter des convictions profondes. Elle risque de nourrir un débat polémique : est-ce l'objectif recherché par la Cité des Sciences ?
Au début, on disait que l'expo n'était pas très claire au niveau de sa prise de parti, maintenant, on dit qu'elle en a une ; à se taper la noisette
Nous ne regardons jamais la mort en face sans un voile représentatif. Il serait naïf, faux, et sans doute dangereux de laisser croire au public qu'il n'y avait jadis qu'une occultation de la mort et que nous parvenons enfin au dévoilement de la Vérité sur l'homme dans sa « présence réelle »
tu mets une majuscule, c'est Mieux – quant au public, qui est toujours un petit peu con, ne lui faisons surtout pas croire des choses qu'il serait tenté de comprendre
Si l'engouement public pour ces nouvelles reliques n'est pas encore un nouveau culte, il manifeste une culture de la technique sans regard critique. L'idée que l'on peut approcher la mort de l'autre sans risque suppose que cet autre soit tellement anonymisé qu'il n'y a plus de référence à quelque dignité humaine que ce soit.
Si tu dis digne aussi, tu es crédible – en plus de l'autre, c'est tout bénef.
http://www.ourbodytheuniversewithin.com/
4 commentaires:
J'ai envie de dire heureusement qu'il y a la petite photo rigolote du hamster pour aider à faire passer la pilule... Ca rappelle cet épisode des simpsons où les ligues catho interdisent l'expo du David de Michel-Ange parce qu'on voit ses parties génitales...
la france madame, la france !
puis c't'un écureuil, voyons...
Vieille boîte de conserve-atisme...
Je vais y aller, tiens, ce sera peut être plus "subversif" que K. Harring
faut aller vite alors...
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