Le journal PLoS ONE est très bien, parce qu'il est en ligne et gratuit – et aussi parce qu'il est très bien. Dans sa dernière livraison, on y trouve une étude concernant l'évolution différenciée de deux catégories de félidés : les félins, animaux existants encore de nos jours (chats domestiques, tigres, lions,etc.), et les machairodontinae ou « dents de sabre » (smilodon, thylacosmilus, pogonodon, etc.), bêtes disparues aujourd'hui et reconnaissables par leurs énormes canines externes (d'où « dents de sabre », tel est le concept).
Et bien cette étude montre que la séparation de ces cousins répond à deux façons distinctes de tuer. D'un côté, les félins tuent leur proie d'une morsure puissante : l'important est donc de posséder des muscles forts. De l'autre, les dents de sabre tuent par morsure coupante : l'important est donc de posséder des grosses dents acérées.
La stratégie de la grosse dent, en milieu à forte densité de proies comme cela semblait le cas lors du Miocène-Pliocène, était la bonne. Les dents de sabre, compte-tenu du nombre des fossiles retrouvés, proliférèrent alors. Avec des grosses proies, une coupure qui les faisait se vider rapidement de leur sang était préférable. Mais cet écosystème changea, dans des proportions et selon des causes qui demeurent aujourd'hui encore floues. La moindre force des muscles des machairodontinae leur fut alors fatale, les gros muscles arrivaient par exemple à voler les carcasses qu'ils avaient tuées.
Aujourd'hui, le félidé le plus proche des dents de sabre est le léopard tacheté (Neofelis nebulosa). Si cet animal a aujourd'hui les canines les plus longues de son espèce, il pourrait, pour Per Christiansen, du musée zoologique de Copenhague et directeur de l'étude, en fonction de la morphologie de son crâne, « redevenir » une dent de sabre.
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