mardi 2 décembre 2008

Citation

« La liberté sexuelle ne consiste pas dans l’élaboration et la diffusion d’un ‘bon’ standard de désir, mais au contraire dans la suppression de tout standard. Il ne s'agit pas d'un devoir d'émancipation personnelle (‘libérez, épanouissez votre sexe !...’) mais d'un ensemble de libertés publiques. On entretient — délibérément ? — une confusion entre les deux notions, et on nous arrose de recettes individuelles de bonheur sexuel là où le problème est d'institutions, de droit et de culture. On veut nous dicter de nouvelles normalisations là où la liberté implique l'abolition de toutes normes.

Falsification. Et dérision. À l'échelle individuelle, il est entièrement indifférent que tel homme ait l'érotisme le plus endormi, 1'autre le plus saugrenu, tel autre le plus vaste ; qu'on ait dix mille amants des deux sexes et de tous les âges, ou qu'on en ait un seul ; qu’on vive pour faire l'amour, ou qu'on meure vierge ; que le corps humain vous éblouisse, ou qu'il vous ratatine de dégoût et de haine.

Car, si aucune instance collective ne reprend à son compte l'un de ces comportements pour l'universaliser, aucun n'est mauvais, aucun n'est nuisible. Si chaque choix a pour source non un endoctrinement, une oppression, mais les événements et les caprices de votre histoire personnelle, les constantes et les tropismes de votre corps, chacun de ces choix est à respecter et à tenir pour viable.

La liberté en amour n'est donc acquise qu'au moment ou aucune forme de sexualité n'a le pouvoir de régner sur les autres et de les modeler à son image : et je parle ici du règne par l'Etat, et non des séductions auxquelles on a plaisir à succomber.

Le but de la libération sexuelle n'est pas que tout le monde fasse ou puisse faire l'amour avec tout le monde : mais que l’Etat, ses structures, ses lois s'interdisent tout regard sur les vies privées, quelque âge, quelque sexe, quelques goûts que l'on ait. Les sexualités ne sont pas du ressort de la morale publique : voila le seul principe qu'il s'agit d'instaurer. Nous sommes, je le sais bien, à des années-lumière de cette liberté-là ; je doute si nous la connaîtrons jamais.

Par ailleurs, les relations sexuelles n'ont besoin d'aucune morale spécifique. Les principes qui régissent nos autres interactions, notre coexistence, et qui définissent les limites des libertés de chacun, suffisent absolument à gouverner les actes amoureux.

Ni violence, ni contrainte, ni domination, ni propriété sur autrui : voila les seuls devoirs auxquels nos actes sexuels, comme tous les autres, ont à se plier ».

Tony Duvert, L'enfant au masculin, Minuit

18 commentaires:

Anonyme a dit…

Le problème c'est qu'un enfant de cinq ans peut être abusé sans contrainte, sans viol. Ma mère était très pauvre, son parrain lui avait offert sa première poupée, sa première jolie robe, le seul homme qui la gâtait un peu, qui s'occupait d'elle. Il avait 32 ans, il était superbe, très riche, c'était l'amant de sa soeur mannequin sublime de 16 ans. Ma mère avait dix ans de moins. Il lui disait: Toi tu me fais plus bander que ta soeur. Il n'a pas exercé la contrainte, il ne l'a pas violé sans doute. Il a même du penser qu'elle prenait son pied. Quand j'étais enfant ma mère ne pouvait pas nous toucher moi et mon frère, elle nous mordait. Elle est morte d'alcoolisme, deux mois avant sa mort, elle a réalisé que cet homme lui avait détruit sa vie, elle est morte en paix, dégagée de l'alcool. Thérapie réalisée trop tard. Lui a certainement vécu une belle histoire, il aurait le talent de Duvert, il aurait écrit de beaux textes sur la libre disposition des petites filles de six ans à disposer de leur corps, surtout que ma mère n'a jamais parlé à personne, ni à sa soeur, ni à ses parents. Elle partait se cacher quand il arrivait, elle courait dans la forêt, elle se planquait dans les armoires, mais sans cesse ses parents naïfs, la confiaient, la reconfiaient, la reconfiaient. Il est si gentil le fiancé de notre fille. Ce n'était pas des monstres, c'était des gens simples qui ne voyaient pas le mal. Et lui non plus, ne voyait pas le mal, et dans certains pays, il aurait pu l'acheter à ses parents et l'épouser, certains le peuvent encore aujourd'hui. Les femmes dans le monde musulman ne rigolent pas tous les jours, et vous Martine, avez-vous été abusée enfant, pour défendre Duvert, pour l'afficher sur votre site? Si un homme lit votre site, et que vous l'influencez ce soir, cette nuit, a baissé la culotte de sa fille ou d'une autre, que vous aurez incité à de la souffrance à vie... C'est ce qui s'appelle un karma. Le bruissement d'ailes du papillon, nous sommes tous co-responsables du monde dans lequel nous vivons. Faire de la pub pour Duvert, c'est inciter à la pédophilie. Vous pouvez mettre le texte de Duvert avec à côté un esprit critique, une condamnation de l'acte pédophile, vous choisissez de défendre l'acte pédophile soit. Une jeune fille m'a confié avoir été abusée par sa soeur pendant des années. Pas beaucoup d'années d'écart, un bon trip pour la grande, une souffrance pour la petite. Qui êtes vous Martine? Humainement.

Anonyme a dit…

Pas de violence, ni de domination, ni de propriété sur autrui, c'est excluant pour toute la communauté SM.

PS a dit…

Qui êtes vous Martine? Humainement

votre plus pire cauchemar ? wouahahahaha

Non, sérieusement, je ne vois pas quoi répondre à votre commentaire.

PS a dit…

@ Anonyme 2 : c'est marrant, vous oubliez la contrainte (inverse : le consentement) et votre contre-exemple sur le SM fait ploch.

Anonyme a dit…

Martine vous êtes, si je ne me trompe lesbienne affichée en couple. Ce texte correspond à votre vie, à vos amours. Mais quelle est votre position, votre vécu par rapport à la pédophilie? Soit vous n'avez aucun vécu, soit vous en avez un, et si oui de quel côté de la barrière êtes-vous?

@Anonyme: J'aime bien la communauté SM par contre! La communauté gay aussi quand elle se mobilise contre la pédophilie, mais en ce moment on dirait que certains gays se sentent obligés de défendre la pédophilie, c'est angoissant, tous ces mecs gays qui clament leur admiration pour Duvert et si les lesbiennes s'y mettent, c'est caca.

PS a dit…

Je trouve vos commentaires idiots, et je ne me sens obligée de me justifier de rien du tout. Si vous n'aimez pas ce que j'écris sur mon blog, personne ne vous oblige à le lire. Par contre, permettez moi de ne pas abonder dans le sens de vos chialeries psychologisantes à trois sous, mon cerveau est très très loin d'y être adapté.

Anonyme a dit…

Défendre les victimes, c'est effectivement se mettre du côté des chialants. Une petite fille de 6 ans, le con en sang, un petit garçon de 7 ans, l'anus qui saigne, c'est chialant Martine, et Duvert lui, vivait sa jolie histoire à l'eau de rose, mais sa queue était rose surtout du sang des enfants.

PS a dit…

Commencez par lire Duvert, et ensuite vos commentaires gagneront peut-être en pertinence, à défaut de style ou d'intelligence, choses dont vous semblez assez tristement peu doté(e).

Anonyme a dit…

Je ne prétends avoir aucun style (votre blog n'est pas un site littéraire). Ni même d'intelligence d'ailleurs, simplement de la sensibilité. Le simple extrait que vous avez mis sur votre blog, est pour moi le comble de l'idiotie. Et j'ai lu Duvert. Mais le problème, c'est qu'il sodomisait vraiment des petits garçons. Et vous en tant que représentante en vue du mouvement gay, je ne vous comprends pas. Il ne s'agit pas de critiquer le style de Duvert qui écrivait très bien, il s'agit de recadrer la pédocriminalité. On peut raconter avec style qu'on a dépecé et tué sa petite amie, mais il est difficile de se justifier politiquement d'un tel acte (ce que Duvert lui faisait). Le mouvement gay en ce moment est à un tournant important. Le mariage entre femmes, la possibilité d'adopter, pour vous ce n'est peut être pas essentiel mais pour beaucoup de lesbiennes, c'est vital. En tant que lesbienne en vue de Paris, faire la pub de Duvert sur votre site, sans un mot de recadrage, c'est triste.

PS a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
PS a dit…

Justement, confondre comme vous le faites littérature et politique (ou justice, législation, criminalité, sanction, etc.) est tout simplement débile. Je n'aurai rien d'autre à vous répondre, le reste de vos interventions découlant de cette première confusion.

PS a dit…

soit dit en passant, vos interventions justifient totalement l'"utilité" de cette citation de Duvert - j'ai envie de la reposter tous les jours jusqu'à la Noël tiens, façon calendrier de l'avent. Ça vous rappellera peut-être comment pépé venait vous déposer son chocolat sur votre oreiller de petinenfanninoccent.

Anonyme a dit…

L'anus qui saigne peut être un stigmate aux dires du Vatican.

Anonyme a dit…

Mais Martine, Duvert faisait de la politique justement! Il n'a jamais eu d'accusation de pédophilie contre lui, car il agissait à l'étranger, à Marrakech ou autres.
Et le mouvement gay en ce moment est à un tournant crucial sur le plan politique. Or ce ne sont que des gays qui encensent Duvert depuis quelques mois. C'est ce qui est inquiétant, ainsi que votre manque d'empathie pour la souffrance des victimes, que bien sur Duvert occulte complétement dans ses écrits. Duvert était un activiste politique, c'est pour cette raison qu'il vécu l'isolement. Et le texte que vous avez mis en ligne est un texte polique. Et malheureusement, Duvert n'est pas seulement un child lover platonique, lire Le bon sexe illustré pour s'en convaincre. Je ne critique pas le fait de mettre un extrait de Tony Duvert sur votre blog, je critique le fait que vous ne vous positionnez pas clairement, en tant qu'écrivain lesbienne, or c'est votre rôle. Tony Duvert était le principal et quasi le seul, activiste politique en France dans le domaine de la pédophilie. Plus ceci: On the top.

Récupération par l'extrême droite française.
En France, dans les années 1980 et au début des années 1990, des milieux proches de l'extrême-droite ont repris à leur compte certaines idées pro-pédophiles et pro-pédérastes. En effet, la structure hiérarchique, autoritaire et initiatique de l'institution pédérastique telle qu'elle existait dans certaines cités de la Grèce antique et sa proximité avec les organisations militaires correspondent aux idéaux prônés par ce courant politique, notamment dans les rapports d'autorité entre adultes et enfants.

Cette récupération s'est notamment exprimée dans les colonnes du magazine Gaie France, interdit de publication en 1993 pour « incitation à la pédophilie ».

C'est ce qui m'afflige, ce qui me désole, le mouvement gay ne devrait rien à voir avec avec Duvert!!!! Surtout pas en ce moment, à ce tournant si important de l'histoire de l'homosexualité, et si victorieux. C'est comme si Obama se mettait à encourager l'excision!

PS a dit…

@cliquer, activisme : vous m'emmerdez. Ne pas jouer votre jeu ne signifie pas que je n'ai pas d'empathie envers les victimes (et si c'était vrai, en quoi cela vous concernerait-il ?). Ensuite, vous continuez dans les amalgames, saviez-vous qu'Hitler se lavait les dents ? Ne pensez-vous pas qu'il faudrait interdire le dentifrice au motif de possibles graves dérives fascistes ?

Anonyme a dit…

Votre blog n'est en général pas un site politisé, c'est un lieu amusant qui me change les idées. J'aurais préféré que vous mettiez un extrait poétique de Duvert mais là, c'est un manifeste politique pro pédophilie. C'est une déception, une contrariété, et oui, effectivement, je ne viendrais plus vous visiter, pas d'inquiétude là dessus. Je boycotte soigneusement les sites de ce type là, pas envie de me rendre malade, vous m'avez déjà gâché ma journée, pas deux.

Anonyme a dit…

(... tombe des nues ... comprend pas ... envie de pleurer ...)

egide a dit…

’Etat, ses structures, ses lois s'interdisent tout regard sur les vies privées, quelque âge, quelque sexe, quelques goûts que l'on ait. Les sexualités ne sont pas du ressort de la morale publique



Je peux comprendre que Duvert, homosexuel, ait eu une répulsion instinctive contre l'irruption de la loi dans la sphère privée. Tant de lois infâmes ont voué les homosexuel(le)s à la pure violence répressive, aux pires exactions, à l'infamie sociale et les ont asservis à tous les chantages.

Pourtant, c'est paradoxal, je sais, mais c'est seulement le droit appliqué dans la sphère privée qui garantira la pérennité du fait homosexuel. Car, seulement toléré pourvu qu'il reste caché, l'homosexuel(le) n'est pas à l'abri de la violence sexiste dans la sphère privée notamment.

Maintenant, en ce qui concerne la pédophilie, cet extrême indépassable de la sexualité, Tony Devert a eu, et d'autres après lui auront le droit, d'écrire ce qu'ils veulent à ce propos. Le texte est le dernier refuge légal de l'expression artistique pédophile.

La représentation pédophile, quelque soit son support même si elle est une œuvre de pure imagination est procriste par la loi. A ce titre certains mangas japonais pourraient être censurés. Il n'y a pas de définition précise de ce qu'est une image pédophile. Aussi bien les portraits photographiques de très jeuns filles impubères par Lewis Caroll pourraient être considérés comme pédophiles tant se dégages de ces photos une troublante impression d'érotisme.