Ainsi, le système génétique régissant le chant de l'oiseau s'est-il révélé bien plus complexe que prévu : dans la partie de son cerveau contrôlant l'apprentissage, près de 5% des gènes sont régulés par l'action de chanter, et alors que les chercheurs pensaient y trouver une centaine de gènes, c'est plus de 800 gènes qui sont en réalité activés et désactivés par le chant (et pour Erich Jarvis, il y en aurait encore plus).
Quel rapport avec les humains ? Parce que le chant chez le diamant mandarin est affaire d'apprentissage : les bébés mâles apprennent à chanter avec leurs pères, un bon chant étant un gage de succès reproductif, puisque c'est sur ce critère que les femelles choisissent ceux avec qui elles s'accoupleront, et feront ainsi perdurer dans l'espèce les gènes des meilleurs chanteurs.
Globalement, ce génome ainsi décrypté permettra à d'autres chercheurs d'en apprendre davantage sur les gènes responsables du développement des circuits neuronaux pendant les périodes critiques de l'apprentissage, d'étudier l'effet des hormones sur le cerveau et le comportement, et de collecter des informations supplémentaires visant à asseoir un modèle des différences cérébrales liées au sexe – pendant leur développement juvénile, par exemple, les zones cérébrales dédiées à l'apprentissage du chant sont beaucoup plus atrophiées chez les femelles.
Le diamant mandarin est le second oiseau à voir son génome séquencé, le premier étant le poulet qui, s'il caquette ne communique pas via des capacités vocales acquises, et ne possède pas de zone prosencéphalique dédiée au chant.
Ces données pourraient au final aider à l'identification des origines génétiques et moléculaires des troubles du langage, y compris ceux liés à l'autisme, aux accidents vasculaires cérébraux, au bégaiement et à la maladie de Parkinson. Des résultats qui pourraient également avoir un impact sur la recherche sur la surdité et l'apprentissage des langues après une période critique.
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