samedi 27 juin 2009

La coupe (menstruelle) est pleine (ah ah ah)

Halifax est la capitale de la Nouvelle-Écosse, une province canadienne donnant sur l'Atlantique . C'est aussi une ville où habite Cindy Schultz, militante du non-jetage dans les toilettes des applicateurs de tampons. Une sale habitude qui, à la suite de la panne d'une station d'épuration, fait que des dizaines d'applicateurs se mettent à flotter dans le port. Et c'est très dégoûtant, dit Cindy Schultz, surtout quand elle va promener ses deux chiens.

vendredi 19 juin 2009

Triyanotérol


C'est l'histoire de la moscovite qui, tous les ans, offre à son mari un hymen tout frais. Six opérations plus tard et ayant failli crever sur la table d'opération, les autorités médicales lui ont déconseillé de se représenter l'année prochaine.

mardi 16 juin 2009

Insurrection

Oui, aujourd'hui je m'insurge contre cet article du New Scientist disant que cette bête, une nouvelle espèce de salamandre Bolitoglossa découverte dans la cordillère des Andes, est si moche que « seule sa mère pourrait l'aimer ». Je ne suis pas sa mère, et pourtant je l'aime : la preuve.

Sinon, du côté de Wired, on nous parle d'espèces de papillons menacées d'extinction. Comme quoi, on ne peut pas tout avoir.

Le Nouvel Obstétricien




A partir de ce soir, je m'exprime aussi ici. Faut pas s'inquiéter, c'est de l'entrisme.

jeudi 11 juin 2009

Lithophane leeae


Le dilemme du lépidopterologiste (et souvent son drame), c'est de se dire que, peut-être, le papillon super rare (ici, un papillon de nuit aux ailes rose fluo) qu'il vient de fourrer dans le cyanure et d'épingler sur une tablette, est peut-être l'unique représentant de son espèce. Qu'il vient de tuer le premier maillon d'une chaîne évolutive qui ne verra jamais le jour, tout ça pour, en plus, un résultat médiocre. Une naturalisation pourrie et une photo floue.



mercredi 10 juin 2009

Encore une victoire de canard

Selon mes amis les pro-vie, 60 000 enfants auraient été tués des mains du Dr Tiller depuis le début de ses activités, en 1975. Je n'ai pas envie de faire une division pour savoir combien de meurtres cela donne par an, je n'ai pas envie de faire de blague sur le faible impact écologique du travail du Dr Tiller. En fait ce genre de nouvelles m'enlève toute envie de faire dans le cynisme et de la provocation (à deux balles) : la clinique du Dr Tiller a fermé hier, et ce pour toujours.

Rouge

Voici longtemps que la toxoplasmose (se trouvant, entre autres, dans le caca de chat), pensée au départ comme inoffensive sur les êtes humains adultes normalement constitués, se montre en réalité pathogène, non seulement sur les foetus, mais aussi sur les cerveaux de leurs putatifs parents. Les manifestations les plus communes de cette infection parasitaire - qui touche entre 20 et 60% des gens - iraient du ralentissement des réflexes moteurs à d'autres troubles psychiatriques plus graves. Une équipe de chercheurs tchèques vient de préciser un peu la chose. Si vous êtes militaire et que votre rhésus sanguin est négatif, mieux vaut vous abstenir de conduire (si vous n'avez pas des goûts suicidaires).

samedi 6 juin 2009

Homosexualité, mariage et VIH

Il y en a pour qui un bon pédé est un pédé mort. Il y en a pour qui l'idée d'un mariage entre deux homosexuel(le)s c'est tout juste impossible, impensable, indicible – du genre à faire que tout foute le camp en moins de temps qu'il n'en faut pour dire deux ouf. De ceux qui te brandissent la loi naturelle, aussi, comme argument ultime à leurs yeux révulsés. Tous ces gens seront certainement heureux d'apprendre que l'interdiction du mariage homosexuel augmente le taux d'infection au VIH – parce que se sentant « déclassés » (c'est l'hypothèse retenue), les homosexuels seraient plus enclins à des pratiques sexuelles à risque, et donc contaminantes.

jeudi 4 juin 2009

Lien

Ici, une revue de presse autour de quelques témoignages de femmes "avortées tardivement" par le Dr. Tiller. Evidemment, ça donne aussi dans la surenchère de pathos, mais j'ai l'impression que ça remet, un peu, les choses dans leur contexte.

mercredi 3 juin 2009

Retour

Dans mon nouvel appartement, en plus de n'avoir pas de télévision, je n'ai pas encore branché de radio. Bien sûr, je pourrais écouter France Info en streaming, mais la simple vue de leur page d'accueil me donne envie de m'énucléer au tire-bouchon (voir à « Edouard Levé »). Alors oui, comment fais-je (c'est aussi important qu'intéressant) pour me tenir au fait de l'actualité ? Et bien j'entends les gens dans la rue, j'attends que ma mère m'appelle pour me demander si je ne connaîtrais pas, par hasard, quelqu'un dans le crash de l'avion et, surtout, je surfe dans les méandres de l'interwebs, outil qui permet encore, un peu, de choisir ses sources d'information et de ne tomber que sur celles qui vous intéressent (c'est tellement individualiste comme démarche, je pleure de nostalgie les reportages de France Info sur les voyages du « très saint-père » suivis par d'autres sur les dangers psychologiques du verbiage sectaire, au moment du procès de la scientologie).

Je me suis donc, ces jours-ci, penchée sur l'histoire de ce médecin américain assassiné pour avoir pratiqué des avortement tardifs. Une histoire purement américano-américaine, car on ne tue pas des avorteurs en France, parce qu'il n'y a pas d'avorteurs en France, il n'y a que des gynécologues à qui il arrive de pratiquer des avortements, et pas tardifs, non, des IMG, ou interruptions médicales de grossesse, des trucs sérieux avalisés médicalement, car il y a risques graves (ie. mort ou léguminite), pour le fœtus, pour la mère, pour les deux – brefs, ce n'était pas comme avec George Tiller qui, peut-on lire à droite et à gauche, démembrait avec un air sadique les petits pieds et les petits bras de bébés tout droit sortis des ventres chauds des mères trop connes pour s'en être aperçues avant, qu'il y avait un truc qui leur poussait de travers, à l'intérieur.

Le faible [par rapport à son importance absolue, personnellement, je trouve] traitement médiatique de l'assassinat de George Tiller le présente donc, peu ou prou, comme un médecin de confort. On se gargarise que ça ne puisse pas nous arriver, chez nous, à nous, les bien-portants de l'éthique gestative. Car c'est bien écrit, dans notre code de la santé publique, que les IMG ne doivent être pratiquées uniquement s'il y a risque grave pour la mère, si le fœtus est atteint d'une pathologie incurable (« et/ou »), qu'il faut l'accord de deux médecins... absolument comme au Kansas, lieu d'exercice et de mort de feu Dr Tiller. A ceci près que le Dr Tiller, semble-t-il, privilégiait les cas où seule la santé de la mère était en jeu (un simple « ou ») – d'où l'impression de confort, d'interventions superflues, de caprices, et de sadisme. Car si l'enfant était viable, alors que vogue la galère...

A tous ceux qui pensent ainsi, matraqués par une presse trop occupée à dépiauter en temps réel la carcasse d'un avion noyé pour s'intéresser précisément au cas « américano-américain » de l'assassinat d'un médecin, je leur demanderai d'imaginer le confort que peut représenter la sensation d'avoir quelque-chose qui se développe à l'intérieur de vous sans que vous l'ayez désiré, quelque-chose qui met votre vie en danger, ou quelque-chose qui, une fois sorti, risque de vous laisser handicapée, ruinée, déprimée... un quelque-chose que vous n'avez pas le droit de penser quelque-chose, parce que la vie vous a fait un merveilleux cadeau, parce que votre cousine, après 4 FIV infructueuses vous regarde avec un air mauvais, parce que votre curé vous promet l'enfer, ou parce que, tout simplement, vous ne pouvez pas penser que c'est là quelque-chose et encore moins le dire.

Je vais donc m'évertuer à dire ce qui ne se dit pas. Je n'ai jamais ressenti de plus grande douleur psychologique et physique que lors du minuscule temps où j'étais enceinte. Le simple fait de me remémorer les restes huileux de souvenirs des tests positifs, de la course contre la montre, des mensonges et des dissimulations, le simple mot d'enceinte appliqué à ma personne, pourrait me donner, encore aujourd'hui, envie de sauter par cette fenêtre ensoleillée. Bien sûr, il s'agit là d'une expérience personnelle, et rien ne me donne le droit de la généraliser. Bien sûr, j'ai eu la chance de suivre précisément l'état de mon cycle ovarien, j'ai eu la chance d'avoir le réflexe de faire un test de grossesse dès le premier jour de retard, j'ai eu la chance d'aller en confirmer le résultat chez un gynécologue qui comprenait ma détresse, j'ai eu la chance de savoir ce que je voulais (ou ne voulais pas), j'ai eu la chance de vivre dans un pays où l'on vous demande de justifier votre choix devant un lologue qui prend des notes sur sa petite fiche à ranger dans le petit tiroir du petit casier et à ressortir, au cas où, trois ans plus tard, je me serais mise à errer dans les rues à me râper sur des murs en meulière et en hurlant « A dingo ate my baby », le tout entrecoupé de menaces de procès envers les autorités médicales qui m'avaient permis de me pas me soulager à l'aide un pessaire au persil... Et j'ai d'ailleurs eu la chance de ne pas changer d'avis ni de regretter un seul instant ce choix. Car on ne sait jamais, les hommes sont si versatiles, et LA femme, je n'en parle même pas.

Alors oui, oui, oui, entendu, je ne vais pas, comme le faisait visiblement le Dr Tiller-qui-a-quand-même-bien-mérité-son-sort-parce-que-quand-même-son-travail-était-idéologique, me jeter sur les utérus des femmes enceintes qui passent à ma portée pour les vider à coup de dents. Non, non, non, car je n'ai pas le droit d'agir sur la liberté d'autrui, de la même manière qu'autrui n'a pas le droit de... oui mais non car si tout le monde pensait comme toi alors il n'y aurait plus de bébés sur la terre et parce qu'il faut bien mettre des bornes sinon ya plus de limites vu qu'on a tous nos instincts grégaires, l'inverse n'est pas vrai.

Exact.