mercredi 30 septembre 2009
Houra
mercredi 23 septembre 2009
Cornes féminines
Theodore Stankowich (Université du Massachusetts) et Tim Caro (Université de Californie) ont passé au crible d'un algorithme de reconstruction phylogénique 117 espèces de bovidés, classées par taille (des individus et du troupeau), habitat, comportement territorial et visibilité, et en ont conclu que plus une espèce était visible, plus les femelles avaient de chances d'avoir, comme les mâles, des cornes. L'hypothèse : ce serait donc pour se défendre contre des prédateurs et non pas pour combattre des rivales que ces femelles ont des cornes. Bon sang mais c'est bien sûr.
vendredi 18 septembre 2009
La France
lundi 14 septembre 2009
J'en veux un (aussi)
jeudi 10 septembre 2009
Ragoût-toutou
En même temps, en tant qu'amie des bêtes, et au lendemain de cette idiote journée sans chats, je ne vois pas en quoi cela serait une mauvaise nouvelle. Manger ceux qu'on aime, et être mangé par eux, quoi de plus naturel ?
jeudi 3 septembre 2009
Nous sommes tous des Mutants (allemands)
En 1935, alors que la génétique venait à peine de naître, J.B.S. Haldane (que j'aime) s'était penché sur le sang d'hémophiles, et avait suggéré que près de 200 mutations devaient différencier chaque individu. Soixante-quatorze ans plus tard, une équipe dirigée par Yali Xue a étudié, avec tous les modernes moyens du bord, les milliers de gènes présents dans les chromosomes Y de deux Chinois ; deux hommes qui partageaient un ancêtre commun né en 1805. A partir des différences entre les deux hommes et après avoir analysé le reste de leur génomes, les scientifiques ont conclu que chaque individu possède entre 100 et 200 mutations qui les différencient d'un autre. Outre qu'Haldane avait raison (youpi), cette découverte peut augurer de nouveaux traitements de maladies génétiques, permettre de mieux comprendre l'évolution humaine et attester encore un peu plus la réalité des différences inter-individuelles.
mardi 1 septembre 2009
Conseil
Pour ceux qui ne le savent pas, Margaret Sanger est une des pionnières du contrôle des naissances et fondatrice du planning familial. Numéro 6 sur 11 enfants, Margaret Sanger passe sa jeunesse dans l’État de New York, prend soin de ses frères et soeurs, dans une ambiance assez proche de la vie catholiques du Sens de la Vie des Monty Python pour qui every sperm is sacred et s’éveille à l’idée que, peut-être, un autre destin est possible en dehors de la reproduction automatique – peut-être aussi parce que sa mère, ayant subi 18 grossesses (dont 7 fausses couches), meurt prématurément de la tuberculose et d’un cancer de l’utérus.
En 1912, elle rédige dans les colonnes du journal socialiste New York Call une tribune intitulée « What Every Girl Should Know », qui deviendra ensuite « le petit livre bleu », premier manuel d’éducation sexuelle et d’information procréative et contraceptive à destination des adolescentes américaines. En 1915, elle est victime de la loi Comstock1 et passe un mois en prison pour avoir envoyé par la poste une copie du livre Family Limitation2. En 1916, Sanger, pour qui « nulle femme ne peut se dire libre tant qu’elle ne possède et ne contrôle pas son corps, tant qu’elle ne décide pas, consciemment, d’être ou de ne pas être mère », ouvre la première clinique de planning familial à Brooklyn. Mais un peu plus d’une semaine après l’inauguration, elle se fait arrêter avec sa sœur, sur dénonciation d’une femme, agent de Comstock, s’étant fait passer pour une mère de famille ayant besoin de contraceptifs.
Ce second emprisonnement soulève l’opinion et crée autour de Margaret Sanger un élan de solidarité. Le mouvement du planning familial commence à attirer des mécènes fortunés, les recrues se font plus nombreuses et l’organisation gagne en précision et en efficacité. Les tribunaux se montrent alors de plus en plus tolérants. Un juge, obligé par la loi à condamner une femme ayant volé des contraceptifs pour éviter de tomber encore enceinte d’un mari tuberculeux, fera même ce commentaire : « Je pense que nous vivons une époque d’obscurantisme. Plus tard cette période nous semblera aussi dépassée que la préhistoire. »3 En 1923, la Cour d’appel de New York lève l’interdiction faite aux médecins de prescrire des contraceptifs : Margaret Sanger ouvre, en toute légalité, un centre de planning familial sous l’égide de femmes médecins. Elle continuera ensuite son combat pour l’autodétermination des femmes, en dehors de toute autorité d’Église, d’État, « contre le silence des autorités médicales, contre toute la machinerie des institutions mortes du passé ».
Pour Sanger, le combat pour le libre choix de se reproduire ou non est inséré dans un discours eugéniste, positiviste et progressiste, propre à son époque : « Quand la maternité sera le fruit d’un besoin profond et non le résultat de l’ignorance ou d’un accident, les enfants qui en seront issus viendront fonder une nouvelle race. »4 Youhouuuuuuuu !
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1Anthony Comstock, fondateur de la Société pour la Suppression du Vice, basée à New York, fut à l’origine d’un ensemble de lois portant son nom, votées par le Congrès américain le 3 mars 1873 : « Quiconque dans le District of Columbia ou sur n’importe quel territoires des États-Unis vend, propose à la vente, loue, donne, de quelconque manière à en faire l’exhibition, ou qui publie, propose à la publication de quelque manière que ce soit, ou possède, pour n’importe quelle raison ou n’importe quelles raisons, un livre obscène, un pamphlet, une feuille écrite, une publicité, une circulaire, un imprimé, une image, un dessin ou n’importe quelle autre représentation, un schéma, une image, sur du papier ou n’importe quel autre matériel, un instrument de toute sorte, ou d’autres articles de nature immorale, toute drogue ou tout médicament, ou n’importe quel autre article visant à empêcher la conception ou provoquer un avortement illégal, ou qui fait de la publicité pour ce genre de matériel afin de le vendre, ou qui écrit ou imprime, ou entraîne l’écriture ou l’impression, de toute carte, circulaire, livre, pamphlet, publicité ou notice de n’importe quel type, mentionnant quand, où, comment, ou pour qui, ou par quels moyens, tout article sus-mentionné peut être acheté, ou obtenu, ou fabriqué, dessiné ou imprimé, ou d’une quelconque façon de faire ces articles, sera déclaré coupable du délit dont il pourra être condamné dans tout tribunal des États-Unis, sera emprisonné et condamné à des travaux forcés pour 6 mois au moins et 5 ans pas plus au titre de chaque offense et devra payer 100 $ au moins, 2 000 $ au plus, en sus des coûts du jugement. » Si l’interdiction des contraceptifs a été jugée anticonstitutionnelle en 1936, de nombreuses parties de ce « Comstock Act » sont encore aujourd’hui en vigueur dans de très nombreuses régions des États-Unis.
2 http://archive.lib.msu.edu/DMC/AmRad/familylimitations.pdf
3 Emma Goldmann, Épopée d’une anarchiste, citée in Caroline Fourest, Foi contre Choix, la droite religieuse et le mouvement Prolife aux États-Unis, Golias 2001.
4 http://womenshistory.about.com/od/quotes/a/margaret_sanger.htm