vendredi 22 février 2008

la liberté, ça doit être une putain de maladie mentale que certains choppent par hasard

Au début des années 1950, Léon Festinger, socio-psychologue de son état, pénètre les rangs d'une secte soucoupique. Ses membres croient dur comme fer à la réalité d'une prophétie selon laquelle, à une date précise, les extraterrestres vont atterrir sur Terre, la détruire et les libérer par la même occasion de leurs tourments de terriens. La date prédite passe et, si personne ne voit d'extraterrestre, un phénomène étrange apparaît : certains membres de la secte renoncent à leur croyance, mais d'autres, au contraire, se voient renforcés dans leur foi. A ces individus, Festinger pose la question suivante : « pourquoi votre croyance est-elle renforcée alors que les faits sont contre elle ? »

Revenu dans son laboratoire, Festinger rassemble 71 étudiants et leur propose une tâche : enrouler bêtement et répétitivement un fil sur une bobine et convaincre les volontaires suivants que l'activité présente un quelconque intérêt. Certains des volontaires seront payés 20$ quand les autres ne recevront qu'1$. A la fin de l'expérience, Festinger interroge ses cobayes sur l'intérêt réel qu'ils ont porté à la tâche. Alors que les grassement payés déclarent que le seul intérêt de remplir et de dévider une bobine est, clairement, de recevoir 20$ à la fin, les autres jugent au final la consigne « pas si ennuyeuse que cela ». La théorie de la « dissonance cognitive » est née, définie par Festinger comme « un état de tension désagréable dû à la présence simultanée de deux cognitions (idées, opinions, comportement) psychologiquement inconsistantes »

Que va faire un type persuadé que les extraterrestres vont arriver, s'ils n'arrivent pas ? il dira que les extraterrestres ont testé la force de sa foi... un type qui vient de passer une heure à faire un truc débile pour quedalle alors que son copain a ramassé des ronds, il dira que, finalement, le truc l'a intéressé.

Le postulat de base de la théorie de Festinger dit que les individus aspirent à éliminer les faits de pensée ou les faits comportementaux présents en eux et qui sont contradictoires. En gros, c'est agréable pour personne de se faire avoir, et que va faire quelqu'un qui s'est fait avoir, il va essayer de justifier son faire avoir afin de se persuader lui-même et de persuader les autres, qu'en fait, rien ni personne ne l'a eu...

Prenez un humaniste lambda, à qui on a chantonné depuis sa plus tendre enfance que les inégalités n'existent pas, que si elles existent, c'est la faute à la société, et qu'un bon coup de cravache sociétale remettra donc les choses dans l'ordre (supposé de : tout le monde égal avec tout le monde). L'humaniste lambda grandit, s'il sort un peu, il remarquera dans les faits que les inégalités existent, ça le perturbera et créera la fameuse dissonance cognitive : l'inexistence des inégalités ancrée dans son crâne, l'humaniste préfèrera faire toutes les pirouettes possibles et imaginables pour conserver le statu quo de son esprit plutôt que de s'adapter à ce que les faits lui enseignent.

Une de ces pirouettes peut prendre la forme d'un mantra, de la répétition duquel on estime que naîtra l'existence du fait qui corroborera la chère et vieille croyance.

Exemples de mantras connus : « le genre n'est pas naturel mais construit, d'ailleurs la nature n'existe pas » ; « l'école permet l'épanouissement de chacun et l'égalité de tous » ; « le travail rend libre »...


(la preuve)


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Intéressant, cet article. Qui n'est pas sans me rappeler quelques lectures, par exemple "La réalité de la réalité" de Paul Watzlawick.(Coll. points.), avec les expériences dites de la "récompense arbitraire". Lecture que je recommande par ces temps de "réalité augmentée" (pour faire court). Bonne journée à vous. Et bon vote si vous êtes en France :)