vendredi 27 mars 2009

Raccourci




C'est l'histoire du type qui écope de 90 jours de prison pour s'être masturbé avec un aspirateur. Ne me demandez pas si c'est la famille de la machine qui a porté plainte, la dépêche est toute petite et je suis pressée.

mardi 24 mars 2009

Fly Space Bat, fly !

A small bat was spotted clinging to the back side of Discovery's external fuel tank, blasting off with the space shuttle. Infrared imagery proves that this bat had not been frozen to death on the shuttle's exterior, but rather he was totally alive and clinging to the rough metal surface. NASA hoped the bat would fly away before the spacecraft's Sunday evening liftoff, but Space Bat didn't let go of his life's goal. According to NASA, Space Bat managed to hang on throughout the launch!

The countdown boomed on the powerful NASA speakers, Space Bat did not flee. The jets exploded to life, and Space Bat's determination overcame his fears. And as the magnitude of the rockets' blast off shrouded Space Bat with smoke, he clung until his end, and he went into oblivion with pride.

We will remember Space Bat's act of determination and courage, and learn from his outstanding adventure to become the first bat in space.

Space Bat is a true American hero and will live on in the hearts of us all.

Rest in peace.





D'autres liens ici et .

lundi 16 mars 2009

La preuve





Pourquoi j'ai du mal à me concentrer, pourquoi je cherche mes mots, pourquoi j'oublie des phrases. Je suis vieille.

Chaussure




C'est l'histoire de la fille qui clipse un gode en plastique sur une scie électrique, pour profiter du mouvement du va et vient de l'appareil, tout en oubliant d'ôter le bout de scie.

dimanche 15 mars 2009

Chut

Il aurait pu l'appeler « Histoire d'une enfance pas comme les autres ». C'est d'ailleurs Raymond Federman qui le précise de lui-même, mais il a préféré l'appeler Chut, ce dernier mot prononcé par sa mère avant que la porte du cagibi ne se referme, le laissant seul à survivre, caché, unique résidu d'une famille raflée en juillet 1942.

Une histoire tragique, immensément émouvante avec ses voisins d'après-guerre qui, en invitant le narrateur à prendre la soupe, oublient qu'ils ont dressé la table avec de l'argenterie volée lors du pillage de l'appartement familial. De ce genre d'histoires dont on entend trop parler, que l'on soit du côté du trauma ou de la mauvaise conscience. Des choses qui ne passent pas, ou qui passent trop, des choses passées. Des histoires d'enfances, assurément drôles aussi et légères, gageure de Federman de ceux qui ne tombent jamais dans un pathos attendu.

Flash-back avant drame : la branlette dans les toilettes, le seau hygiénique, le père artiste et tubard, la mère qui pleure toutes les larmes de son corps, l'éclair au chocolat d'anniversaire, l'épreuve du qui pissera le plus haut... Un ton et un style qui sourient des yeux, de ces mélanges de poésie, de prose, d'über-narrateur, autofiction surfictionnelle, se regardant écrire et commentant les petits tracas quotidiens du téléphone qui sonne au mauvais moment. Un style et une écriture totalement indéterminables, non localisables, tel le juif archétypique, l'apatride, celui qui ne tient pas en place et qui menace, celui qui est partout et nulle part, celui qui est en trop, l'homme à abattre.

Il aurait pu l'appeler aussi « L'histoire du juif qui rigole encore et qui t'emmerde », la preuve de sa supériorité indépassable : cette simple survie due à un cagibi noir et à une peur d'enfant surmontée. Sans devoir aucun, pas même celui qui clôturerait le cycle d'Amer eldorado ou de The Voice in the closet : « Moi qui suis totalement amoral, totalement perdu dans ma tête, moi qui aurais dû changer de temps il y a bien longtemps, comment puis-je être responsable envers ce que j'écris ? D'ailleurs l'écriture responsable est toujours fausse, parce que la responsabilité est un mensonge On se dit responsable, mais en fait on prétend l'être. Ceux qui ont exterminé ma famille se disaient responsables de débarrasser l'humanité de cette vermine. C'est comme ça que ces responsables appelaient les juifs. Vermine ». Et ça se lit : Federman se fout pas mal du devoir, comme de ces passages qui ne plaisent pas et qu'on peut éviter, telle est la technique du saute-mouton. Aucune autre leçon dans Chut ou sinon une à la fois vaine et séminale qui consisterait à dépelotonner en mots le silence de celle qui, en refermant la porte derrière-elle, lui sauva la vie : « Mais cette masse de mots que j'ai laissée derrière moi, en français, en anglais, en charabia, c'est justement sa récompense. J'ai écrit tout cela pour elle. Pour décoder le grand silence que m'a mère m'avait imposé avec son Chut, comme on impose une taxe ». Même pas mort.


Chut, de Raymond Federman, éditions Laureli/Léo Scheer, 17 €

Raymond Federman sera en tournée française au printemps prochain, des détails ici.

vendredi 13 mars 2009

Promo





Pour ceux qui ne seraient pas au courant, je viens de publier ce livre dont l'image s'affiche ici (en plus si tu cliques, tu peux l'acheter !). Et donc demain, samedi 14 mars, je serai à 16h au stand S54 du Salon du Livre pour le dédicacer. Soyez sympas, yaura des chipitos.

jeudi 12 mars 2009

Lot




Vous souvenez-vous de cela ? Et bien c'est la même chose, sauf qu'au lieu d'avoir un pied dans la tête, les bébés avaient deux bites, et l'un l'avait dans le dos. La nature est tellement bien faite !

dimanche 8 mars 2009

Parlez-moi d'amour

Il y a quelques semaines, j'étais invitée dans les locaux de France Inter pour répondre en duplex aux questions de Gabrielle Stefanski de la RTBF. J'étais contente, l'interview se passait l'après-midi et dans l'ascenseur, je croisai Frédéric Lodéon, une de mes idoles de toujours. De celles qui m'ont appris, entre autres et à maintes reprises, qu'Erik Satie ne possédait qu'une chemise. Au sortir du studio d'enregistrement, j'étais suante et tremblante, avec la désagréable impression d'avoir été cuisinée pendant une heure, façon poulet à la broche ou sorcière sur le bûcher. On me dira que c'est de bonne guerre, qu'écrire un essai c'est aussi devoir se préparer à la critique, au débat, qu'on ne peut pas plaire à tout le monde, et blabla. Et je suis pour.

Quelques temps plus tard, ma mirifique1 attachée de presse m'informait que Gabrielle Stefanski rencontrait des problèmes éthiques voire déontologiques (sic) avec mes propos, qu'elle essayait de les monter sans me faire mentir et que tout cela allait prendre plus de temps que prévu pour atterrir sur les ondes. Toujours pas de souci. A part synthétiser ma voix pour me faire dire des choses que je n'avais pas dites, je ne courrais pas de grand risque à voir l'expression de mon éminente pensée ainsi retardée.

Il y a quelques jours, j'apprenais que mon interview allait finalement être diffusée le samedi 7 mars avec, en parallèle, les commentaires d'un psychanalyste, Bernard Robinson, qui avait lu mon livre et l'éclairait de ses propres références scientifiques. Toujours pas de problème. Plus on lit mon livre, mieux c'est ; et plus je chante et danse et siffle sous la pluie.

Les premiers soucis sont venus à l'écoute de ces fameux commentaires au milieu desquels j'ai peiné à trouver une critique pertinente [pertinence, selon le dictionnaire du CNTRL : « Qualité de ce qui est adapté exactement à l'objet dont il s'agit »]. Je n'en ai d'ailleurs trouvé aucune. Que ce soit la critique selon laquelle j'ai écrit un essai haineux, anachronique, moraliste, épistémologiquement faible ou encore dont le ton et les idées « sont tout à fait propices à développer des idéaux totalitaires » (sic).

J'ai par contre retenu certaines idées de Bernard Robinson, en particulier celle qui veut qu'une personne qui ne désire pas d'enfant manque la notion fondamentale, pour son développement, de transmission. Je me souviens aussi (bien que Bernard Robinson se refusait à tout eugénisme et poussait mêmes des cris d'orfraie en en décelant, à grand renforts de procès d'intention, dans mes propos), de l'idée selon laquelle il est compréhensible qu'un schizophrène ne désire pas d'enfant. Je me souviens aussi de son idée selon laquelle un enfant n'appartient pas seulement à l'individu qui le désire (ou pas) mais à la société dans son ensemble. Et j'y réfléchis, en cette grise journée dominicale de ma vie de sous-développée.

La suite ici. Les commentaires sont plus que jamais ouverts.



1Absolument aucune ironie inside. Si, par malheur, avant le déluge, mon destin me transformait en prophète à devoir faire monter sur un bateau deux spécimens d'attachée de presse pour préserver la race, je clonerais sans hésiter Valérie Touzé de la Musardine, ou lui offrirais quelque capacité parthénogénétique.

Cosmic Waste





Un nouveau lien dans la liste des liens tout à fait très bien.

samedi 7 mars 2009

Nihil ex nihilo



Pendant près de deux ans j'ai tenu la chronique hebdomadaire l'Ere de rien sur le site de Chronic'art. Ayant quitté la rédaction de ce magazine, les responsables de ce support ont jugé opportun de nettoyer leurs serveurs des archives de mes textes. Tant pis, ça continue ici. Et ça change de nom. Bonus !