vendredi 27 novembre 2009

Du syndrome du faisan

Il y a encore peu, relativement à la durée de ma vie, j'habitais à la campagne. C'est à dire dans l'aile d'un château à l'écart d'un hameau, lui-même à l'écart d'un village, lui-même à l'écart d'une sous-préfecture. Autant dire que de l'humain, si je voulais, je n'en croisais pas beaucoup.
Par contre je croisais beaucoup de faisans, surtout en période de chasse quand ils les lâchent tous pour que nos amis les chasseurs arrêtent de frapper leurs femmes pendant quelques temps et déversent leurs trop-pleins de testostérone sur de la volaille élevée pour.

Grâce à une télévision branchée sur un réseau hertzien, je pouvais m'informer de la marche du monde à horaires fixes et en images. Pendant un temps, on y parlait de grippe aviaire, on y montrait des cadavres de cygnes en grappes qui flottaient, des canards crevés, des pigeons menaçants dans les villes, des marchés de volaille asiatiques, des dangers sanitaires venant de l'autre bout du monde et qui allaient forcément nous toucher un jour ou l'autre. Et ça allait muter, et on allait tous crever. En gros.


Dans ma petite voiture qui croisait des faisans, je pensais parfois à mon père, et à ce qu'il lui arrivait de raconter. Qu'au bled et au service militaire, il s'amusait à tuer des faisans - car ça ne court pas vite, façon dodo mais en plus petit -, en jeep et de s'en délecter ensuite entre troufions. Et je me disais qu'en période médiatique de grippe aviaire, il serait peut-être mort de faim.

samedi 21 novembre 2009

Porno, etc.

(Oui, c'est un concept, je vais faire tous mes titres en ",etc")

Il y a quelques temps, j'avais été amicalement invitée à l'avant-première du film d'Ovidie et de Jack Tyler, Histoire de sexe(s).[phrase personal-branding-je-suis-une-communicante-de-moi-même] Et je n'en avais parlé nulle part, pour l'instant. Plusieurs raisons à cela. La première, parce que je n'en avais pas grand chose à dire, à part évidemment que j'étais contre sa classification X. Je crois même qu'au petit questionnaire distribué par FrenchLover qui voulait savoir si on souhaitait voir ce film classifié -18 ans, ou classifié X, j'avais crayonné une troisième case "rien du tout". Pour finalement repartir avec mon papier-questionnaire chez moi, demi-rebelle sans vraies couilles que je suis. Autre raison : parce que je n'en avais pas forcément pensé que du bien, ni de mal non plus et que, loué soit Darwin, mon métier qui me fait vivre n'est pas celui de critique de cinéma. Encore une autre raison : parce que je trouvais que ce qui en avait été dit ici, je pouvais en signer l'intégralité ; alors à quoi bon faire doublon ?
Mais c'était sans compter mon nouveau statut d'intellectuelle influente et d'autres "féministe hédoniste" intimé par ma page Wikipédia (ceci est un running gag). Me revoilà interviewée dans Slate par Quentin Girard, et revoici l'intégralité de l'entretien ci-dessous :

***

D’un côté en Suède on finance des films pornos féministes en Suède, de l’autre on classe X des œuvres qui tentent de diversifier le genre en France. Deux poids deux mesures en Europe ?


Oui, et ça ne serait pas la première fois que cela arrive. Comme sur d'autres sujets, les pays européens ne sont pas tous d'accord sur le travail du sexe. En France, on subit une élite très abolitionniste pour qui "travail du sexe" est un dangereux oxymore (Gisèle Halimi ne veut, par exemple, même pas dialoguer avec des prostituées, des acteurs et actrices pornos et ceux et celles qui les défendent), mais ce n'est pas la même chose partout. Pour ce que j'en sais, l'Allemagne et la Suisse (qui fait partie de l'Europe géographique et non politique) sont plus libérales en termes de prostitution, ce n'est donc pas étonnant que la Suède soit plus libérale en termes de porno. Je trouve pour ma part cette différence de points de vue stimulante.


Est-ce que c’est une question de la qualité de la production ? Dirty Diaries serait plus artistique que Histoire(s) de sexe ?


Je ne peux pas me prononcer, car j'ai vu Histoire(s) de sexe, et non pas Dirty Diaries. Mais l'artistique, c'est relatif. On a par exemple beaucoup parlé des films de Second Sexe, avalisés Arte et Télérama, avec des "stars" du monde non-porno à la réalisation comme Mélanie Laurent, Caroline Loeb, Arielle Dombalse, etc. Pour ce que j'en ai vu, j'ai trouvé ça complètement nul, artistiquement comme érotiquement parlant, des espèces de délires bobos sur "une" sexualité féminine qui pour moi n'existe pas. Mais ça, c'est propre, c'est hype, ça mérite de l'argent et de l'attention médiatique, parce que ça montre globalement tout ce qu'on attend sur la sexualité féminine, à savoir des stéréotypes de filles surexcitées dès qu'on commence à leur toucher en chuchotant le haut de la culotte sous une lumière tamisée. C'est justement aussi tous ces clichés de sexualité de magazine féminin que le film d'Ovidie et de Jack Tyler essaie de déconstruire, et ça fait du bien.


Ou est-ce que ce n’est pas une question de lobby, lobby féministe puissant en Suède, poids du lobby porno insignifiant en France ?


Oui, certainement. Je pense aussi que la Suède est un pays bien plus féministe égalitariste et antisexiste que la France - cela fait longtemps qu'on y trouve par exemple des crèches au travail, que la parité est bien plus avancée que chez nous, etc. La mentalité "lambda" suédoise est bien moins misogyne que la française, ça doit aussi jouer. Mais, là aussi pour ce que j'en sais de mon dialogue avec Petra Östergen, il me semble que même s'ils sont relativement évolués en termes de féminisme pro-sexe, ils sont aussi très durs avec la prostitution (je crois bien que c'est l'un des rares pays européens à pénaliser les clients).


Au-delà de ça, est-ce que la classification du X en France enlève toute possibilité d’une production de qualité, comme semble le dire Agnes Giard par exemple ?


C'est même évident. Le X  fait doublement du mal au porno : il le ghettoise, et le condamne à une production cheapement masturbatoire. Je me rappelle du cas d'Inkorrekt(e)s de John B. Root, qui certes n'avait même pas tenté une classification devant le CNC pour ce film, mais avait reçu un très mauvais accueil de la part de Canal +, cet important financier du porno français qui ne donne pourtant qu'une misère associée à une liste longue comme le bras de choses à ne pas filmer sous peine de ne pas recevoir ladite misère. John B. Root avait fait le choix de couper au milieu les scènes explicites et de tourner la caméra sur le paysage corse, par exemple, et "personne ne pouvait se branler devant", selon les termes officiels de la chaîne. C'est le serpent qui se mord la queue (ah ah). Taxer à fond les films pornos pour leur couper toute vie en salles les condamne à du gonzo vite et économiquement tourné - et donc rentable en vidéo, à la télé ou sur Internet.


Est-ce que les films là (Dirty Diaries et Histoires de sexe(s) ) sont vraiment des films meilleures que la moyenne ou est-ce un coup de pub juste ?


Là encore, je ne me prononce que sur Histoire de sexe(s). En effet, c'est à mon avis un film meilleur que la moyenne...des films pornos actuels français. J'ai par exemple préféré Histoires de sexe(s) à Ludivine de John B. Root - réalisateur que j'aime par ailleurs beaucoup. Maintenant, il ne dépasse pas, toujours à mon avis, les superproductions américaines qui, elles, ont de l'argent (les productions des studios Digital Playground, celles du réalisateur John Staglione, etc.). Quant à le comparer à des films "normaux", je me suis bien moins emmerdée à la projection du film d'Ovidie et de Jack Tyler qu'à celle du dernier Resnais, qui doit faire partie des pires expériences cinématographiques de ma courte vie, en ex aequo avec Disco. En ce qui concerne les coups de pubs, je ne vois pas pourquoi il faudrait empêcher un film comme Histoire de sexe(s) de se servir des armes marketing pour fonctionner - et tout le monde sait que les scandales servent souvent à faire de l'argent. On peut aussi parler de la capitalisation sur un mort, avec l'exemple du dernier film de Claude Berri, par exemple. La pub, c'est le mal, point :-)




Pour Histoire de sexe par exemple, je n’ai pas vu le film encore mais ça ressemble dans la BA a un porno vraiment traditionnel qui sous couvert d’éducation passe à un film avec des scènes de cul et un jeu d’acteurs pas top.


Oui, certes, j'ai aussi l'impression qu'Ovidie et Jack Tyler ont été un peu gentiment faux cul, en parlant par exemple des 95% de scènes non explicites. Mon sentiment après l'avoir vu, c'est qu'on a un bon 50/50 quand même. Reste qu'il y a vraiment des passages très drôles ou très "instructifs", que les acteurs font tout ce qu'ils peuvent, en particulier Sébastian Barrio et Judy Minx, qui sont loin d'être mauvais. Mais oui, à mon avis, les scènes explicites sont très "porno classique" - assez longues, avec beaucoup de gros plans, etc. Mais maintenant, pourquoi s'en prendre aux mauvais films seulement quand ils ont du cul dedans ? Et plus fondamentalement, pourquoi la sexualité devrait-elle être une activité tellement à part de notre vie quotidienne qu'il faudrait sectoriser à fond sa représentation filmée ? Des films où des gens mangent, pleurent, conduisent des voitures ou se coupent la carotide, ça ne dérange (presque) personne, et on n'imagine pas de taxation ni de distribution spécifique pour autant. Si on considère que le sexe est réservé aux adultes, alors très bien, mais l'interdiction aux moins de 18 ans suffit amplement.

Un seul être vous emmerde


... et tout est menacé.

Depuis quelques temps, ce blog subit les assauts de Diogène, un troll aussi débile que chiant. J'ai cherché pour bloquer son IP, mais blogger ne laisse qu'une alternative : modérer tous les commentaires ou aucun. (Mais si quelqu'un sait comment faire, qu'il me le dise)

C'est donc à regret que je vais modérer a priori ce blog, en espérant que cela soit temporaire, et qu'au bout d'un moment la personne incriminée se lasse.

Fatigue.

jeudi 19 novembre 2009

Ego, etc.


En ce moment, j'écoute beaucoup Lady Gaga. En fait, je crois que je développe aussi une simili fan-attitude par rapport à elle : je vais chercher des informations sur elle, je suis contente quand je reçois un lien d'une vidéo que je ne connais pas, un mp3 caché, une exclu lulu de titre "pas encore sorti", etc. Au départ, bien évidemment, j'ai été happée par son concept marketing. Je la voyais revenir et revenir dans mes rss de Jezebel, je ne savais pas qui c'était car je n'écoute ni de radios pop musicales ni n'ai de télévision où tomber "par hasard" sur des clips populaires, et je ne trouvais pas son personnage (ie. ses tenues et coiffures) si intéressant que cela. Jusqu'au jour où mes restes de socialité (= curiosité + ennui) m'ont fait allé sur Deezer, un jour où je devais faire le ménage et où j'expérimente donc souvent des nouveaux concepts de "musique de merde", à savoir les trucs où tu ne perds pas grand chose à les écouter avec l'aspirateur allumé ou les grandes eaux des chiottes déclenchées pour faire partir le canard WC qui colle encore aux parois ("Canard WC" étant un concept comme le "Frigidaire", mon "Canard WC" étant un énième gel WC anticalcaire sans marque, je suis à la fois rebelle et pauvre, ceci explique qu'entre le Canard WC à 4€-pour-payer-la-pub et l'erzatz premier prix, le choix est vite fait).


Bref, voilà, j'ai trouvé ça cool, pas aussi cool que BWO qui me met de bonne humeur même si j'ai subi la veille à la fois un génocide familial et le crash d'un airbus sur mon arête nasale, mais assez cool pour y revenir, et développer peu à peu la fan-attitude que je mentionnais plus haut.


Ces derniers temps, les informations que je reçois vont plus ou moins toutes dans le même sens : faut pas croire que Lady Gaga soit un énième produit marketing (un peu comme le "Canard WC" donc), c'est aussi une vraie musicienne, qui sait relativement bien chanter, jouer du piano, et composer des chansons. Exemples  et  ou encore . Qu'elle mérite donc, qu'elle mérite l'attention médiatique, les couvertures de magazines de mode à 10 000, les invitations dans les shows de grands couturiers, etc. D'ailleurs c'est ce à quoi elle rêvait "quand elle était coincée dans son petit appartement de New York", devenir star, faire les plateaux de télévision, les couvertures des september issue, avoir suffisamment de thune pour baiser qui elle veut, prendre n'importe quelle drogue, faire la fête - party, party hard.


Je pense aussi à cet ami écrivain très talentueux qui se plaint régulièrement de ne pas vendre assez, qui regarde toutes les semaines ses statistiques Editstat, qui se met la rate au court-bouillon quand son éditeur ne le met pas assez en avant, quand son attachée de presse n'en a rien à foutre de lui. Dit-il. Et ce genre de comportements m'énerve. 


Je pense à cette amie écrivain très talentueuse qui s'est vue proposer un petit chantage pour la publication de son second roman dans une maison-d'édition-très-prestigieuse : changer la fin, trop noire et pas assez optimiste, ou ne pas avoir de contrat. Et ce genre d'attitude me fait hurler.


Je pense à cet écrivain très talentueux qui n'était pas un ami, que je ne connaissais d'ailleurs pas du tout, en vrai. Qui vient de mourir. Qui prend un peu d'attention médiatique posthume - un écrivain mort est toujours plus marketable (et donc vendable, ah ah). Je remercie d'ailleurs l'auteur de ce blog d'avoir cité de "grands" extraits de son oeuvre, pour faire ce que tout critique littéraire (dans ma tyrannie de la définition à moi) devrait faire : donner envie de lire le livre dont il parle et non pas se tripatouiller la nouille dans tous les sens, et en direct, et se mettre au premier plan, et ne rien faire d'autre que donner envie de finir sur une grande lampée d'aspirine. Car ce genre d'article m'agace.


Je pense au dernier roman de Marie Ndiaye, que je n'aurais certainement jamais ouvert sans le tohu-bohu résonnant un peu partout dans mon univers, somme toute pas encore assez hermétique. Parce que ses affaires de fi-fille déçue parce que son pa-pa ne fait pas assez attention au vé-vert de sa robe, ça me pa-passe au dessus de la cervelle, et que ce n'est pas cela que j'appelle (tyrannie de la définition, deuxième) de la puissance. Féminine, ou pas. Je me dis aussi que ce n'est pas un hasard si ce même "système" acclame les succès méritocratiques de Lady Gaga et encense la prose familialiste de Ndiaye - et les petits scandales pop-politiques qui vont avec. Une femme puissante, c'en est une qui rêve dans son appartement miteux de faire la couverture de Vogue et qui un jour y arrive, ou une autre qui arrive à dépasser l'"humiliation" qu'est l'absence de regard paternel sur la couleur de sa robe.


Voilà à quoi je pense en me réveillant et en avalant de grosses et rondes tasses polonaises à pois (métonymie) remplies de café noisette au lait trois sucrettes.




P.S. : Sinon je suis en plein bouclage de mon prochain livre, attention ça va saigner.
P.P.S : et Jean-Pierre Martinet n'est pas en stock, à la Fnac

lundi 16 novembre 2009

Citation


On boit un café avec des amis, et voilà qu'ils annoncent avec un petit sourire sérieux et niais : «On va mettre un bébé en route.» Ces mots nous kidnappent, nous jettent dans un lit moite et inconnu entre eux deux, nous voilà témoins de leur essai de production humaine. Et il faudra commenter leur nouveau «projet» comme on a commenté leur voyage en Inde l'été précédent. Chaque fois qu'on se recroisera, le projet sera détaillé et réévalué avec les déceptions, «toujours rien» (et dans ces cas-là, la femme soupirera, préoccupée, et son partenaire de projet baissera la tête, coupable du toujours rien). L'amour producteur efficace, plein d'autoroutes de bébés fabriqués consciencieusement, les corps étalés, le Paris-Plage du couple, si on peut m'épargner, merci. Juste raconter si vous êtes amoureux, électriques d'envies, désirants, malheureux, exaltés ou en colère. L'amour ne produit pas autre chose que des extraits d'étincelles inoubliables, c'est déjà vraiment bien.


Lola Lafon


jeudi 12 novembre 2009

Mais oukison les Netocrates ? Pt. II.




Lundi, ils étaient . Enfin, je pense, vu que j'ai finalement décidé de souhaiter un bon anniversaire à Firefox dans mon coin, sans risquer de mourir étouffée par un troupeau d'iPhones.

Firefox a cinq ans, donc, hourra. Vive eux, vive nous, c'est merveilleux (sans dévoiement du terme).

Si, depuis peu, je suis passée à Chrome, en usage général (parce que je suis influençable, j'ai switché après avoir traduit un article dessus pour Slate, quelle teubée je fais-ce), je garde néanmoins toujours une fenêtre Firefox ouverte quelque part - parce sur Chrome il n'y a pas la barre CNTRL qui me fait vivre de mes métiers, parce que, je ne sais pas pourquoi, mais il est impossible de faire un copié-collé d'OpenOffice vers Chrome (donc impossible pour les blogs et autres mails un peu rédigés), et parce que certaines pages s'affichent très mal dans le navigateur de Google. Bref, même si la version bêta 3.6 fait grave bugger mon ordinateur, Firefox est l'une de ces nombreuses entreprises (dans le sens d'"entreprendre") qui gardent intacte ma foi dans le web - avec la larme à l'oeil.

C'est aussi l'occasion de relire cette interview, toujours d'actualité. Et d'acheter ce livre, le second tome arrive bientôt. Jingle pub.

vendredi 6 novembre 2009

Les liens du jour


1 - Oh oui, les humains sont cons. Par exemple, au moment d'Halloween, ils bastonnent et tuent des chats noirs - plus que d'habitude, s'entend.

2 - « Les chercheurs font plusieurs hypothèses (non mutuellement exclusives) pour expliquer l’apparition de la fellation : maintien de l’érection, lubrification facilitant l’acte, fertilisation plus probable lors d’un acte sexuel plus long, propriétés bactéricides de la salive, détection d’indices chimiques informant sur la compatibilité immunitaire avec le partenaire. »

3 - Pour en finir avec « le » viol. Aussi.

4 - Nous avons donc à ma droite une chanteuse de rap-de-merde (c'est mon avis), d'origine-non-musulmane qui se met à porter le voile et à se marier avec un super musulman qui va à la mosquée. C'est son problème ? Oui, mais non. A ma gauche, l'intellectuelle, qui dit qu'en tant que personnage public, elle donne l'exemple. Et c'est très très mal voyez. Parce que ça grossit les rangs des « petites soldates du fascisme vert qui osent défendre le voile au nom du féminisme ».

5 - « Le matérialisme souffre et souffrira toujours de la sensiblerie que la mort exacerbe. »

6 - « Le premier truc à piger, c’est que vous n’êtes pas le centre du monde. Cela paraît très simple, mais toute l’histoire de la pensée ou presque a été bâtie par des gens qui n’avaient pas compris cette évidence de base, et qui ont donc écrit des généralités extrapolées depuis leur nombril. Toute phrase qui comporte comme sujet « les hommes » ou « les femmes » ou « la sexualité » est une proposition fausse, à jeter, à oublier, à piétiner. Et son auteur avec. Une grosse nuisance comme Kant, par exemple, a passé sa vie à chier des généralités sur tout ce qui passait dans son esprit malade. Comme cette maladie est répandue chez les penseurs mâles, Kant est très populaire chez eux, tous s’astiquent le jonc en pérorant sur l’humanité, la féminité, la masculinié, la moralité, la saucissonnité, la tampaxité, la crottité, etc. »